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Derrien: "Il doit être embêté"
M. Brych n'a pas vu le trou. (Reuters)
Exclusif
Chaque semaine, Bruno Derrien revient sur un fait d’arbitrage marquant de la journée de Ligue 1. Un fait de jeu conduit exceptionnellement à se focaliser sur l'Allemagne, avec ce but accordé à Leverkusen sur le terrain de Hoffenheim (victoire 2-1 du Bayer) alors que le ballon est entré par l'extérieur du but grâce à un trou dans le filet.
"C’est arrivé à M. Brych, qui est quand même le n°2 allemand et qu’on voit sur toutes les grandes compétitions internationales. Quand on regarde en direct et de face, ça doit être compliqué. Mais de dos, avec une caméra derrière les filets, on voit malheureusement que le ballon passe dans le petit filet, qu’il est percé et que ça rentre. On s’en rend quand même compte avec une caméra classique devant le but, mais c’est encore pire de derrière… Pour la petite histoire, l’arbitre assistant vérifie l’état des filets avant le match. Voilà ce que je faisais: une heure et demie avant la rencontre, j’arrivais sur le terrain en civil, j’en faisais le tour, j’en vérifiais l’état pour voir s’il était praticable et je regardais aussi l’état des filets. Ensuite, on va se changer et on part à l’échauffement.
Avant le coup d’envoi, les assistants vont aux buts et vérifient à nouveau les filets, car il a pu y avoir des ballons ou des problèmes durant l’échauffement. Pareil en deuxième période… Je ne sais pas s’ils le font encore, je crois que oui... Mais c’est une obligation formelle avant le match, après la présentation des équipes et le toss avec les capitaines. Un arbitre de surface n’aurait pas été placé de ce côté-là du but mais à l’opposé. L’aurait-il vu ? Sans doute, car il aurait eu la vision sur le petit filet. C’est terrible pour l’arbitre. Quand l’attaquant marque, il n’exprime pas sa joie. Sur sa tête, il doit savoir qu’il a mis dans le petit filet. Ce sont ses coéquipiers qui démarrent ! L’arbitre est appelé et voit un trou, il doit être embêté car il ne sait pas quoi faire.
Ce n'est pas une faute technique
On peut refuser un but tant que le coup d’envoi n’est pas donné. Mais pour ça, on doit avoir la certitude de s’être trompé. Réglementairement parlant, on peut toujours revenir sur une décision tant que le jeu n’a pas repris. Là, le ballon est au fond des filets, on peut revenir tant que l’équipe n’a pas donné le coup d’envoi après le but. Mais on le fait si l’assistant ou l’arbitre de surface nous appelle, parce qu’on a la preuve qu’on s’est trompé. Si tout le monde se dit qu’il a vu but, il y a but.
Pour que la réserve de Hoffenheim soit acceptée… S’il faut faire rejouer tous les matches avec des erreurs d’arbitrage, pourquoi ne ferait-on pas rejouer après une victoire sur un but hors-jeu ? Ou parce que le ballon est sorti avant en corner, en sortie de but ou en touche et qu’on laisse jouer ? C’est entrer dans un engrenage et la Fifa fait rarement rejouer les matches. Je ne connais pas de précédent, mais ça ne relève pas de l’autorité de l’arbitre. Ça relève d’une commission compétente, l’arbitre n’a pas d’avis à avoir là-dessus. On peut poser toutes les réserves qu’on veut, après c’est à la commission de décider si elles aboutissent ou pas. Mais l’arbitre n’a pas le droit de refuser des réserves de la part d’un joueur. Il va faire son rapport, et il y en a très peu d’acceptées ensuite.
Il faut que ce soit sur une faute technique d’arbitrage. Là, ce n’est pas le cas. C’est une erreur d’appréciation. Une faute technique, c’est lorsque le règlement a été bafoué. Le filet a pu se trouer pendant le match… Heureusement, ça ne m’est jamais arrivé. Sur un match de Coupe de France en 1995, Bordeaux jouait à Mont-de-Marsan et un but de ce type a été validé par Claude Colombo. Sinon, c’est beaucoup plus facile si ça arrive sur une séance de tirs au but. Une action de but, c’est dans le jeu, dans l’action, c’est plus difficile. Alors que sur des tirs au but, la rencontre est terminée, figée et tout le monde est présent pour voir: le quatrième arbitre est dans le rond central et l’assistant est près du but."
M. Brych n'a pas vu le trou. (Reuters) Exclusif
Chaque semaine, Bruno Derrien revient sur un fait d’arbitrage marquant de la journée de Ligue 1. Un fait de jeu conduit exceptionnellement à se focaliser sur l'Allemagne, avec ce but accordé à Leverkusen sur le terrain de Hoffenheim (victoire 2-1 du Bayer) alors que le ballon est entré par l'extérieur du but grâce à un trou dans le filet.
"C’est arrivé à M. Brych, qui est quand même le n°2 allemand et qu’on voit sur toutes les grandes compétitions internationales. Quand on regarde en direct et de face, ça doit être compliqué. Mais de dos, avec une caméra derrière les filets, on voit malheureusement que le ballon passe dans le petit filet, qu’il est percé et que ça rentre. On s’en rend quand même compte avec une caméra classique devant le but, mais c’est encore pire de derrière… Pour la petite histoire, l’arbitre assistant vérifie l’état des filets avant le match. Voilà ce que je faisais: une heure et demie avant la rencontre, j’arrivais sur le terrain en civil, j’en faisais le tour, j’en vérifiais l’état pour voir s’il était praticable et je regardais aussi l’état des filets. Ensuite, on va se changer et on part à l’échauffement.
Avant le coup d’envoi, les assistants vont aux buts et vérifient à nouveau les filets, car il a pu y avoir des ballons ou des problèmes durant l’échauffement. Pareil en deuxième période… Je ne sais pas s’ils le font encore, je crois que oui... Mais c’est une obligation formelle avant le match, après la présentation des équipes et le toss avec les capitaines. Un arbitre de surface n’aurait pas été placé de ce côté-là du but mais à l’opposé. L’aurait-il vu ? Sans doute, car il aurait eu la vision sur le petit filet. C’est terrible pour l’arbitre. Quand l’attaquant marque, il n’exprime pas sa joie. Sur sa tête, il doit savoir qu’il a mis dans le petit filet. Ce sont ses coéquipiers qui démarrent ! L’arbitre est appelé et voit un trou, il doit être embêté car il ne sait pas quoi faire.
Ce n'est pas une faute technique
On peut refuser un but tant que le coup d’envoi n’est pas donné. Mais pour ça, on doit avoir la certitude de s’être trompé. Réglementairement parlant, on peut toujours revenir sur une décision tant que le jeu n’a pas repris. Là, le ballon est au fond des filets, on peut revenir tant que l’équipe n’a pas donné le coup d’envoi après le but. Mais on le fait si l’assistant ou l’arbitre de surface nous appelle, parce qu’on a la preuve qu’on s’est trompé. Si tout le monde se dit qu’il a vu but, il y a but.
Pour que la réserve de Hoffenheim soit acceptée… S’il faut faire rejouer tous les matches avec des erreurs d’arbitrage, pourquoi ne ferait-on pas rejouer après une victoire sur un but hors-jeu ? Ou parce que le ballon est sorti avant en corner, en sortie de but ou en touche et qu’on laisse jouer ? C’est entrer dans un engrenage et la Fifa fait rarement rejouer les matches. Je ne connais pas de précédent, mais ça ne relève pas de l’autorité de l’arbitre. Ça relève d’une commission compétente, l’arbitre n’a pas d’avis à avoir là-dessus. On peut poser toutes les réserves qu’on veut, après c’est à la commission de décider si elles aboutissent ou pas. Mais l’arbitre n’a pas le droit de refuser des réserves de la part d’un joueur. Il va faire son rapport, et il y en a très peu d’acceptées ensuite.
Il faut que ce soit sur une faute technique d’arbitrage. Là, ce n’est pas le cas. C’est une erreur d’appréciation. Une faute technique, c’est lorsque le règlement a été bafoué. Le filet a pu se trouer pendant le match… Heureusement, ça ne m’est jamais arrivé. Sur un match de Coupe de France en 1995, Bordeaux jouait à Mont-de-Marsan et un but de ce type a été validé par Claude Colombo. Sinon, c’est beaucoup plus facile si ça arrive sur une séance de tirs au but. Une action de but, c’est dans le jeu, dans l’action, c’est plus difficile. Alors que sur des tirs au but, la rencontre est terminée, figée et tout le monde est présent pour voir: le quatrième arbitre est dans le rond central et l’assistant est près du but."
